Comment ça se fabrique ?
Comment ça s’invente ?
D’où ça vient ?
Et où ça va (en autant que ça aille quelque part) ?

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Au fil des jours et des années, depuis celles, lointaines, où j’abordais ces questions sur le mode universitaire, la fabrique de l’écriture est, en soi, un objet d’écriture. Que ce soit d’un point de vue général (générique?) ou à l’égard d’un projet spécifique, la réflexion sur les enjeux et les méthodes, les prétentions et les doutes, la matière et la manière m’apparait comme un essentiel reflet de ce que j’appellerai, faute de mieux, la fiction.
Cette fabricatio – manière de faire – se déroule donc comme une production théorique, disons, en parallèle, en contrepoint, ou, plutôt, en contre-champ de ce que j’appellerai, faute de mieux, ma production poétique.
Et il faudra bien, un jour, que je m’interroge sur cette tentation répétée de recourir au latin lorsque j’invente un titre…
tous_les_textes
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Écrire, serait-ce donc phagocyter le réel, profiter, au sens le moins noble du terme, des amours et des morts qui nous emportent hors de nous-mêmes ?
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Avec un a priori disons théorique, voire politique, j’ai toujours refusé l’autobiographie.
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Il y a toujours plus d’idées que d’objets. Après, lorsqu’une idée devient objet, il arrive que l’objet la dépasse.
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Un jour, j’ai choisi d’abandonner le vers. J’ai choisi la phrase, j’ai choisi la syntaxe et la ponctuation (ou son absence).
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Naguère, je faisais des poèmes. Maintenant, je fais des livres. L’idée d’un objet cohérent, construit, précède l’écriture.
fabricatio_02
L’explication, voire la démonstration, est désormais indissociable du projet d’écriture.
fabricatio_01
Vouloir toujours inventer quelque chose : une phrase, une forme, une idée, ou un ersatz de soi-même.