fabricatio

fabricatio 06

Avec un a priori disons théorique, voire politique, j’ai toujours refusé l’autobiographie.

fabricatio 05

Il y a toujours plus d’idées que d’objets. Après, lorsqu’une idée devient objet, il arrive que l’objet la dépasse, le faire débordant alors du territoire du penser.

fabricatio 04

Un jour, j’ai choisi d’abandonner le vers. J’ai choisi la phrase, j’ai choisi la syntaxe et la ponctuation.

fabricatio 03

Naguère, je faisais des poèmes. Maintenant, je fais des livres.

fabricatio 02

L’explication, voire la démonstration, est désormais indissociable du projet d’écriture.

11

Je lis L’image fantôme d’Hervé Guibert. Il y a ce texte, qui donne son titre au livre, qui raconte une photographie qui n’a jamais existé autrement que par ce texte. Qui révèle, donc, une image inexistante, sauf dans la mémoire du photographe et de son modèle. Et je m’interroge soudain sur toutes les photographies que j’ai prises au fil des voyages et des pérégrinations urbaines. Qui n’ont été révélées par aucun texte et sont restées stockées dans des boîtes, privées de tout autre regard que le mien.

Ce serait donc comme si l’image, celle que je fabrique à tout le moins, ne se suffisait pas à elle-même, dans une perspective, disons, publique. Comme si, quelle que puisse être la qualité de la photographie, je ne la considérais que comme un pré-texte. Et certaines images, ainsi, demeurent muettes. Je n’entends pas ce qu’elles disent. Sont-elles trop ou trop peu signifiantes ? Je ne sais pas. Et qu’importe. Je prends conscience, là, en lisant Guibert, que je ne peux adopter fondamentalement ou durablement d’autre posture que celle de mon métier : je ne suis pas photographe, je suis écrivaine.

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Je lis L’image fantôme d’Hervé Guibert. Il y a ce texte, qui donne son titre au livre, qui raconte une photographie qui n’a jamais existé autrement que par ce texte. Qui révèle, donc, une image inexistante, sauf dans la mémoire du photographe et de son modèle. Et je m’interroge soudain sur toutes les photographies que j’ai prises au fil des voyages et des pérégrinations urbaines. Qui n’ont été révélées par aucun texte et sont restées stockées dans des boîtes, privées de tout autre regard que le mien.

Ce serait donc comme si l’image, celle que je fabrique à tout le moins, ne se suffisait pas à elle-même, dans une perspective, disons, publique. Comme si, quelle que puisse être la qualité de la photographie, je ne la considérais que comme un pré-texte. Et certaines images, ainsi, demeurent muettes. Je n’entends pas ce qu’elles disent. Sont-elles trop ou trop peu signifiantes ? Je ne sais pas. Et qu’importe. Je prends conscience, là, en lisant Guibert, que je ne peux adopter fondamentalement ou durablement d’autre posture que celle de mon métier : je ne suis pas photographe, je suis écrivaine.