bélisle_marie 

{ manière de faire }

Comment ça se fabrique ?
Comment ça s’invente ?
D’où ça vient ?
Et où ça va (en autant que ça aille quelque part) ?

Au fil des jours et des années, depuis celles, lointaines, où j’abordais ces questions sur le mode universitaire, la fabrique de l’écriture est, en soi, un objet d’écriture. Que ce soit d’un point de vue général (générique?) ou à l’égard d’un projet spécifique, la réflexion sur les enjeux et les méthodes, les prétentions et les doutes, la matière et la manière m’apparait comme un essentiel reflet de ce que j’appellerai, faute de mieux, la fiction.

Cette fabricatio – manière de faire – se déroule donc comme une production théorique, disons, en parallèle, en contrepoint, ou, plutôt, en contre-champ de ce que j’appellerai, faute de mieux, ma production poétique.

Et il faudra bien, un jour, que je m’interroge sur cette tentation répétée de recourir au latin lorsque j’invente un titre…

02

L’explication, voire la démonstration, est désormais indissociable du projet d’écriture : elle en est une part constituante, préalable ou déduite, tour à tour. Lorsque qu’elle est écrite a posteriori, elle est la démonstration de l’énonciation première (primitive ?) ; écrite a priori, elle en expose la finalité ou la manière projetée. Donne-t-elle des clefs d’interprétation à la lectrice ? Brise-t-elle le cristal de la fiction ? Ou n’en est-elle qu’une autre forme, tissée dans le réel de l’acte d’écriture ?