tabula rasa

Une tablette numérique est posée sur une table. Devant l’écran, un clavier. Derrière l’écran, une table et son décor. Il s’agit donc de photographier cette table, puis d’écrire, à partir de cette matière première visuelle.

L’intelligence est en puissance, comme les choses mêmes qu’elle pense, sans en être aucune en réalité, en entéléchie, avant que de les penser. Il en est ici comme d’une tablette où il n’y a rien d’écrit en réalité, en entéléchie.

Aristote

Le temps passe, le lieu change, mais la manière de faire est toujours la même. La tablette, chaque fois, est arasée pour que s’y impriment une nouvelle table et un nouveau texte.

Contrairement à l’idée reçue, la locution latine tabula rasa ne réfère pas a priori à une table qu’on aurait débarassée de tout objet, mais plutôt à une tablette dont on aurait arasé la cire pour y tracer de nouveaux signes. Quand j’ai cherché un titre pour ce projet qui s’amorçait, elle s’est imposée comme une évidence.

Et pour occuper l’espace entre l’œil de la lectrice et l’image/texte, je lui offre… un extrait de Tabula rasa d’Arvo Pärt.

tabula rasa 23

tabula rasa 23

Le nouvel an chinois accroche ses symboles aux lampadaires de la place. La vieille France s’accroche aux siens et rêve de nénuphars.

tabula rasa 22

tabula rasa 22

Le soir tombe trop tôt pour garder aux objets leur couleur. Les mouvements de la ville pourtant s’obstinent.

tabula rasa 21

tabula rasa 21

L’hiver parisien pleut sur ce qui reste du dimanche. Il y avait des chaises et des vases et des verres et des tables.

tabula rasa 20

tabula rasa 20

Certaines semaines sont longues. Où la seule élégance est celle de la patience. Où il faut à la fois être et ne pas être.

tabula rasa 19

tabula rasa 19

Les années se superposent à la surface des matins. Car les objets survivent à l’exil, même cachés jusqu’à l’oubli.

tabula rasa 18

tabula rasa 18

Le jour s’est allongé et reflète son bleu sur la table voisine. Ceux-là qui s’y assemblent ont encore tout leur temps.

tabula rasa 17

tabula rasa 17

D’une minute à l’autre, le jour est autre. Les amis sont partis comme ils étaient venus, on sourit, on s’embrasse.

tabula rasa 16

tabula rasa 16

À cette heure d’hiver, le vin rougit. La terrasse se couvre de paroles et de livres, et la rue défile en reflet sur les vitres.

tabula rasa 15

tabula rasa 15

Les passions s’engluent dans les travaux et les jours. La réalité ne laissant au plaisir que la portion congrue.

tabula rasa 14

tabula rasa 14

L’après-midi pleut place Colette et les arcades oublient toute leur comédie. Nul ne sait plus quel duc arpentait les jardins.

tabula rasa

Une tablette numérique est posée sur une table. Devant l’écran, un clavier. Derrière l’écran, une table et son décor. Il s’agit donc de photographier cette table, puis d’écrire, à partir de cette matière première visuelle.

L’intelligence est en puissance, comme les choses mêmes qu’elle pense, sans en être aucune en réalité, en entéléchie, avant que de les penser. Il en est ici comme d’une tablette où il n’y a rien d’écrit en réalité, en entéléchie.

Aristote

Le temps passe, le lieu change, mais la manière de faire est toujours la même. La tablette, chaque fois, est arasée pour que s’y impriment une nouvelle table et un nouveau texte.

Contrairement à l’idée reçue, la locution latine tabula rasa ne réfère pas a priori à une table qu’on aurait débarassée de tout objet, mais plutôt à une tablette dont on aurait arasé la cire pour y tracer de nouveaux signes. Quand j’ai cherché un titre pour ce projet qui s’amorçait, elle s’est imposée comme une évidence.

Et pour occuper l’espace entre l’œil de la lectrice et l’image/texte, je lui offre… un extrait de Tabula rasa d’Arvo Pärt.

tabula rasa 23

tabula rasa 23

Le nouvel an chinois accroche ses symboles aux lampadaires de la place. La vieille France s’accroche aux siens et rêve de nénuphars.

tabula rasa 22

tabula rasa 22

Le soir tombe trop tôt pour garder aux objets leur couleur. Les mouvements de la ville pourtant s’obstinent.

tabula rasa 21

tabula rasa 21

L’hiver parisien pleut sur ce qui reste du dimanche. Il y avait des chaises et des vases et des verres et des tables.

tabula rasa 20

tabula rasa 20

Certaines semaines sont longues. Où la seule élégance est celle de la patience. Où il faut à la fois être et ne pas être.

tabula rasa 19

tabula rasa 19

Les années se superposent à la surface des matins. Car les objets survivent à l’exil, même cachés jusqu’à l’oubli.

tabula rasa 18

tabula rasa 18

Le jour s’est allongé et reflète son bleu sur la table voisine. Ceux-là qui s’y assemblent ont encore tout leur temps.

tabula rasa 17

tabula rasa 17

D’une minute à l’autre, le jour est autre. Les amis sont partis comme ils étaient venus, on sourit, on s’embrasse.

tabula rasa 16

tabula rasa 16

À cette heure d’hiver, le vin rougit. La terrasse se couvre de paroles et de livres, et la rue défile en reflet sur les vitres.

tabula rasa 15

tabula rasa 15

Les passions s’engluent dans les travaux et les jours. La réalité ne laissant au plaisir que la portion congrue.

tabula rasa 14

tabula rasa 14

L’après-midi pleut place Colette et les arcades oublient toute leur comédie. Nul ne sait plus quel duc arpentait les jardins.