tout ça ne fait pas un poème
Ne pas écrire de poème. Inventer des protocoles absurdes. Ne pas expliquer pourquoi on invente des protocoles absurdes.
Idcircone vager, scribamque licenter ? an omnes
Visuros peccata putem mea, tutus et intra
Spem veniae cautus ? Vitavi denique culpam,
Non laudem merui.
Horace, Ars poetica, v. 265-268
Faire comme si la vie était un vaste recueil de protocoles. Absurdes. Constater que les poèmes sont généralement moins absurdes que les protocoles, qu’il y a deux fois le mot protocole dans ce protocole (quatre maintenant) et deux fois le mot absurde (trois maintenant) et que tout ça ne fait pas un poème. Recommencer autant de fois que nécessaire pour ne pas écrire de poème.
tabula rasa 43
Certaines nuits sont blanches. Les villes s’y confondent en un précipité de parfums, de liqueurs et de salives.
tabula rasa 42
C’est l’heure où la vie industrieuse hésite. Le pain attend le melon, le pinot grigio tremble un peu dans son verre.
tabula rasa 41
Les siècles se télescopent sur la place et la beauté n’en finit pas de résister à tous les gibelins.
tabula rasa 40
La fin du jour est la fin d’un voyage. Ce qui subsiste de la lumière toscane se dissout dans le chêne.
tabula rasa 39
L’été s’obstine et noie la place. Un boulanger résiste à l’août qui déshabite la ville à quelques passants près.
tabula rasa 38
Au matin, le réel s’amenuise. La matière devient un condensé de sel et de patience.
tabula rasa 37
Une semaine a passé dessinant son oubli. Les regards et les doutes ont sombré, et les vagues et les sables se sont tus.
tabula rasa 36
L’heure ne se devine pas à son poids de métal. Ni l’odeur de la peau aux formes du parfum.
tabula rasa 35
Le matin trace son chemin d’ombre. Il n’y a rien au-delà. Et il n’y aura rien. La chaise ne garde nulle empreinte.
tabula rasa 34
Ce jour n’est pas un jour de fête. Car parfois, quoiqu’on fasse, les fêtes s’abîment dans l’histoire.
tout ça ne fait pas un poème
Ne pas écrire de poème. Inventer des protocoles absurdes. Ne pas expliquer pourquoi on invente des protocoles absurdes.
Idcircone vager, scribamque licenter ? an omnes
Visuros peccata putem mea, tutus et intra
Spem veniae cautus ? Vitavi denique culpam,
Non laudem merui.
Horace, Ars poetica, v. 265-268
Faire comme si la vie était un vaste recueil de protocoles. Absurdes. Constater que les poèmes sont généralement moins absurdes que les protocoles, qu’il y a deux fois le mot protocole dans ce protocole (quatre maintenant) et deux fois le mot absurde (trois maintenant) et que tout ça ne fait pas un poème. Recommencer autant de fois que nécessaire pour ne pas écrire de poème.
tabula rasa 43
Certaines nuits sont blanches. Les villes s’y confondent en un précipité de parfums, de liqueurs et de salives.
tabula rasa 42
C’est l’heure où la vie industrieuse hésite. Le pain attend le melon, le pinot grigio tremble un peu dans son verre.
tabula rasa 41
Les siècles se télescopent sur la place et la beauté n’en finit pas de résister à tous les gibelins.
tabula rasa 40
La fin du jour est la fin d’un voyage. Ce qui subsiste de la lumière toscane se dissout dans le chêne.
tabula rasa 39
L’été s’obstine et noie la place. Un boulanger résiste à l’août qui déshabite la ville à quelques passants près.
tabula rasa 38
Au matin, le réel s’amenuise. La matière devient un condensé de sel et de patience.
tabula rasa 37
Une semaine a passé dessinant son oubli. Les regards et les doutes ont sombré, et les vagues et les sables se sont tus.
tabula rasa 36
L’heure ne se devine pas à son poids de métal. Ni l’odeur de la peau aux formes du parfum.
tabula rasa 35
Le matin trace son chemin d’ombre. Il n’y a rien au-delà. Et il n’y aura rien. La chaise ne garde nulle empreinte.
tabula rasa 34
Ce jour n’est pas un jour de fête. Car parfois, quoiqu’on fasse, les fêtes s’abîment dans l’histoire.