tabula rasa

tabula rasa 28

Le matin s’émiette phrase par phrase. Et à voix basse. Pour ne pas réveiller l’amie qui allonge sa nuit à l’étage.

tabula rasa 27

À l’heure du déjeuner, la formule s’affiche. Nulle magie pourtant ne peut superposer aux mouvements d’un passant l’immobilité définitive de quelque fantôme.

tabula rasa 26

On voudrait croire au printemps comme à un autre monde. Les cartes postales porteraient des baisers aux confins des détresses.

tabula rasa 25

Le matin ouvre ses fenêtres. Il est encore trop tôt pour qu’on entende l’âne et le ruisseau.

tabula rasa 24

L’heure expose sa lumière d’hiver et d’artifice. L’espace se déplace dans le cadre, invariant pourtant dans tous ses invisibles.

06

D’une saison sur l’autre, le soleil fait son œuvre. La gourmandise court sous la peau, irrigue les vaisseaux du cœur, palpite dans la chair des muqueuses. Les lèvres s’ouvrent et les amours s’avivent, plurielles comme des délices. Le mot image est féminin.

tabula rasa

06

Le jour file à l’envers du jour. Les montagnes s’estompent. Arrondies par les siècles et par les conquêtes. On les quitte comme on y est venu, par temps clair, et sans qu’aucun volcan ne se soit éveillé. Ni neige, ni cendres. Et face à soi une autre voyageuse lit un autre livre. L’image dresse une frontière.