tabula_rasa
bélisle_marie
{ tablette sur table }
L’intelligence est en puissance, comme les choses mêmes qu’elle pense, sans en être aucune en réalité, en entéléchie, avant que de les penser. Il en est ici comme d’une tablette où il n’y a rien d’écrit en réalité, en entéléchie.
Aristote
Une tablette numérique est posée sur une table. Devant l’écran, un clavier qui permet d’écrire. Derrière l’écran, une table, son contenu et son décor. Il s’agit donc de photographier cette table, puis d’écrire, à partir de cette matière première visuelle. Le temps passe, le lieu change, mais la manière de faire est toujours la même. La tablette, chaque fois, est arasée pour que s’y impriment une nouvelle table et un nouveau texte.
Contrairement à l’idée reçue, la locution latine tabula rasa ne réfère pas a priori à une table qu’on aurait débarassée de tout objet, mais plutôt à une tablette dont on aurait arasé la cire pour y tracer de nouveaux signes. Quand j’ai cherché un titre pour ce projet qui s’amorçait, elle s’est imposée comme une évidence.
Et pour occuper l’espace entre l’œil de la lectrice et l’image/texte, je lui offre… un extrait de Tabula rasa d’Arvo Pärt.
tabula rasa 50
tabula rasa
50
Une décennie s’est ouverte dans la saison qui s’obstine. La neige ne fondra pas, le cerveau la retient et la vision s’évade vers quelque éclatement. Des villes inventent des fils pour la patience comme un fruit murirait sous l’asphalte. La mort n’apparait pas encore dans l’image.
tabula rasa
50
Une décennie s’est ouverte dans la saison qui s’obstine. La neige ne fondra pas, le cerveau la retient et la vision s’évade vers quelque éclatement. Des villes inventent des fils pour la patience comme un fruit murirait sous l’asphalte. La mort n’apparait pas encore dans l’image.